Et si le plein-emploi fixé par Emmanuel Macron passait aussi par favoriser la reconversion ? 




Au cours de sa conférence de presse jeudi 25 avril, Emmanuel Macron a annoncé l’objectif de plein-emploi à l’horizon 2025. Loin d’être évident, d’autant plus si, comme il l’a annoncé, il est question de rallonger la durée de cotisation pour la retraite à taux plein. Maintenir des seniors sur le marché du travail n’est pas vraiment favorable à l’embauche de nouveaux arrivants.

Cette ambition du plein-emploi nécessite donc réflexions, stratégies, actions à plusieurs niveaux. Dans la formation notamment. Pour améliorer l’employabilité des personnes sans qualification, permettre des montées en compétences, affiner l’adéquation entre offres d’emplois et candidats. Entre autres bénéfices.

Aussi, Brigitte Macron a utilisé dernièrement de son aura médiatique pour mettre en lumière l’initiative du groupe LVMH de créer deux écoles destinées à des adultes sans diplôme, sans formation, sans emploi, de 25 à 30 ans. Un peu comme l’école de la 2ème chance (E2C) qui accueille les jeunes de 16 à 25 ans en voie d’exclusion, sans emploi ni qualification.

Mais si on se penchait également sur les Français qui lorgnent du côté d’une reconversion ? Qu’ils soient étudiants, sans emploi ou salariés. Voire artisans et entrepreneurs. Selon notre étude, ils sont 62% à y avoir songé. Principalement pour exercer un métier qui leur plaît (42%) et de mieux gagner leur vie (39%). En cause notamment, le manque de justesse de l’orientation scolaire dont ils ont fait l’objet et le décalage entre leurs études et la vie professionnelle. Ou tout simplement l’envie de changer.

Un marché de l’emploi en mouvement, où les parcours ne sont pas figés, Dans lequel les compétences peuvent circuler, ne libère-t-il pas plus d’énergie ? Des salariés motivés grâce à un nouveau souffle ne deviennent-ils pas plus coopératifs, productifs, créatifs ?

Si la formation demeure un facteur-clef de la reconversion, la création d’entreprise en est une autre. Un Français sur deux, tous âges confondus, y a pensé au moins une fois dans sa vie. Et 21% n’en ont pas abandonné l’idée.

Améliorer l’orientation scolaire en amont. Sécuriser la transition professionnelle. Soutenir la création d’entreprise dans le cadre d’une reconversion.

Voilà trois leviers qui pourraient participer à atteindre l’objectif ambitieux du plein-emploi !

Ceux qui pensent à une reconversion


62% des interrogés en moyenne avouent y avoir songé. 35% jamais.

Pour de multiples raisons. Dont la principale (42%) serait d’exercer un métier qui leur plaît. Pour 39%, de mieux gagner leur vie.  

Pour 14%, de devenir entrepreneurs.

Les plus tentés par la reconversion, sont ceux qui travaillent à 71% et sans emploi à 77%.

Géographiquement, c’est dans le Sud-Ouest qu’on pense plus à une reconversion (70%) et en Région parisienne (67%).

Décalage entre parcours scolaire et vie professionnelle


60% des interrogés considèrent qu’il y a décalage entre la nature des études effectuées et leur vie professionnelle. Ou le métier qu’ils s’apprêtent à exercer s’ils démarrent dans la vie active.

Pour ceux qui ont pensé plus d’une fois à une reconversion, ce constat de décalage s’élève à 73%.

S’il était possible de revenir en arrière, 77% des interrogés opèreraient quelques changements dans leur choix scolaire ou professionnelle, voire changeraient radicalement. Ceux qui ont envie d’une reconversion seraient 88%.

Orientation et parcours scolaire


Selon une étude en 2018 du Crédoc pour le Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire), 50% des jeunes déclarent ne pas avoir été bien accompagné par son établissement au sujet de l’orientation.

Le plus important pour prendre des décisions d’orientation est, pour 58% des jeunes de 18 à 25 ans interrogés dans cette étude du Crédoc pour le Cnesco, de « comprendre leurs propres envies ». Et c’est précisément là où ils estiment avoir eu le moins d’accompagnement de la part de l’institution scolaire (63% des jeunes). Bien qu’ils conviennent avoir bien été informés sur les métiers (77%) ou les filières (80%).

Concernant le choix de leur parcours scolaire, 58% des personnes interrogées dans notre étude affirment n’avoir été influencées par personne. Pour 26%, en revanche, elles l’ont été par leurs parents.

Au moment de faire leur choix d’orientation scolaire, 23% savaient exactement ce qu’ils voulaient faire, motivés par une passion.

D’autres avaient des motivations diverses :

  • 32% ont emprunté une filière qui correspondait approximativement au domaine qui les intéressait.
  • 21% voulaient rentrer dans la vie active au plus tôt
  • Pour 16%, c’était l’ambition financière qui a primé

Pour d’autres encore, leur orientation a été un non-choix :

  • 14% ont répondu à l’attente de leurs parents
  • 13% ont accepté une orientation par dépit et par défaut

Démarrage dans la vie active


Au moment de démarrer leur vie professionnelle, la rémunération a été la première des motivations pour 41% des interrogés.

Si le pourcentage est un peu plus élevé chez les hommes (44%), il l’est un peu moins pour les femmes (37%).

Inversement, “le sentiment d’être utile” est une motivation un peu plus importante chez les femmes (31%) que chez les hommes (25%).

La passion pour le métier exercé n’arrive qu’en troisième position des motivations citées (23%)  

Créer une entreprise, option de reconversion


51% en moyenne ont songé au moins une fois à créer une entreprise.

48% en moyenne, jamais.

21% n’ont pas abandonné l’idée de créer une entreprise.

La création d’entreprise intéresserait plus la tranche 25/ 44 ans (57%). Ainsi que 66% des personnes sans emploi et 64% de celles qui ont pensé plusieurs fois à une reconversion.

Géographiquement, c’est dans le Sud-Ouest (60%) et dans la Région parisienne (54%) qu’on retrouve les personnes qui y songent le plus. Alors que dans le Nord-Est, la proportion est la plus faible (43%).

On notera que les utilisateurs des réseaux sociaux sont plus nombreux que la moyenne à penser à la création d’entreprise. Jusqu’à 66% en moyenne pour les utilisateurs de LinkedIn, réseau social clairement identifié professionnel. Contrairement à ceux qui n’utilisent aucun réseau social (33%).

Quels secteurs pour la création d’entreprise ?


Tourisme-hôtellerie-restauration

Avec 13% en moyenne, le premier secteur envisagé pour créer une entreprise est le tourisme-hôtellerie-restauration. Les régions qui se démarquent de la moyenne sont le Sud-Ouest avec 17%, puis le Sud-Est et le Nord-Est avec 15%. A contrario, 7% en Région parisienne.

Marketing-commerce-Multimédia

Le deuxième secteur cité à hauteur de 11% est le Marketing-commerce-Multimédia.

C’est le Sud-Ouest qui ’exprime le plus grand intérêt pour la création d’entreprise dans ce secteur (17%). Alors que les autres régions, Région parisienne y compris, le pourcentage oscille entre 10 et 11%. Au Nord-Est, à 9%.

La création d’entreprise dans ce secteur d’activités tente 26% des personnes sans emploi et 15% des étudiants.

Ainsi que 23% des jeunes entre 18 et 25 ans.

Vous pouvez télécharger ici les résultats complets de l’enquête YouGov.

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